L'été des incendies
en Alsace

Cela fait longtemps que l'Alsace n'a pas connu autant de feux pendant l'été. La preuve en chiffres.

Une odeur de brûlé flotte dans l’air, des véhicules rouges circulent à vive allure au rythme lancinant de leurs sirènes aigües.
Le feu aura marqué cet été de son empreinte dans toute la France, de la Gironde aux Vosges en passant par le Jura.
Sans épargner l’Alsace, même si elle n’a pas vécu pour le moment d’incendies aussi spectaculaires que dans le Sud.
Pour vérifier l’impression générale d’une recrudescence des incendies estivaux cette année, nous avons comptabilisé et cartographié les feux ayant fait l’objet d’un article dans la presse quotidienne alsacienne, en excluant les petits feux de voitures, de poubelles, de cave…
Bref, en ne conservant que les incendies importants, soit par les dégâts qu’ils ont causés, soit par le nombre de pompiers engagés.



En juillet, on dénombre ainsi 42 feux notables en Alsace. Soit plus de trois fois le nombre d’incendies relevés au mois de juillet 2021, certes l’année qui a connu le moins d’incendies dans les dix dernières années.


La corrélation entre le nombre de feux et la météo – pour évidente qu’elle soit – apparaît clairement. Moins avec la température qu’avec la pluviométrie : juillet 2021 était très humide, contrairement à cette année, ce qui explique les deux records décennaux.
En regardant de plus près, au fil des jours, le rythme des interventions des pompiers, le lien de causalité entre la météo et l’apparition de brasiers, on constate qu’une augmentation des degrés provoque, parfois avec un léger décalage, une hausse des feux. A l’inverse, la pluie offre du répit aux soldats du feu.
Rien que de très logique. Sauf qu’il ne s’agit pas seulement de feux de champs et de forêts, mais aussi de maisons, d’appartements et d’entreprises. 40% des incendies de juillet se sont déroulés dans des espaces professionnels, contre 28% dans la nature et 31% dans les logements.
Ce qui amène à se poser une question : les normes anti-incendie en vigueur dans les bâtiments sont-elles adaptées aux nouvelles conditions climatiques liées au réchauffement planétaire ?
C'est moins un problème de contraintes que de sécurité collective...
