Ces Alsaciens
qui chantent la mort

Nàcht Session #6

L'Alsace, terre de musique. De musiques. Pour en montrer la vaste palette, nous déclinons les talents alsaciens en chansons par thématique. Aujourd'hui, les Alsaciens chantent leur rapport à la mort. Et c'est tellement vivant...

Triste, la mort? Ce n'est pas toujours le point de vue prêté aux principaux intéressés... "Dans c'putain d'cimetière, j'ai perdu mon humeur morose, jamais plus personne ne vient, m'emmerder quand je me repose" fait même dire à un "pauv'macchabé" un chanteur originaire de la région mulhousienne.

C'est sur Crabouif, son deuxième album sorti en 1971, que Jacques Higelin enregistre Je suis mort qui, qui dit mieux, un interpellation savoureuse lancée par un défunt à ses visiteurs.

Elle était douce, la chanson d'Higelin, mais généralement, la mort se chante souvent à un train d'enfer, allant parfois jusqu'à manifester sa sympathie pour le diable.

Les Sundgauviens de Rosedale - pardon, Rozedale désormais - ont décidé en 2108 de nous faire diaboliquement bouger. Avec Danse with the Devil, la chanteuse altkirchoise Amandyn Roses et le guitariste Charlie Fabert vous offrent les délices de l'enfer.

Rien de mieux que le death metal pour évoquer la mort et dans ce registre, les Alsaciens ne sont pas manchots.

Les Strasbourgeois de Warkunt écument les festivals et les salles du Grand Est depuis 2017. Into my Hell date de 2018 et de l'album Of Ruins and Agony. Bouchons d'oreilles de rigueur.

Encore un peu de guitares qui grattent et de voix gutturales? On a un peu l'embarras du choix, dans ce registre, tant l'Alsace est riche en matière de metal.

Successivement, deux autres exemples de heavy version Alsace-touch. D'abord, Maltdown, made in Guebwiller, et leur premier titre, sorti en 2018, From the bottle to the grave.

Et un teaser pour compléter, celui du dernier disque des vétérans de Brumath, Inhumate. Un CD à venir en ce début d'année et nommé Eternal Life - comme en écho à leur premier album, Internal Life, sorti en 1996.

Changeons de style. On peut, l'Alsace est aussi très bonne sur la scène hip-hop. Qui sait aussi évoquer la mort.

Le Strasbourgeois Abd al Malik était tout juste trentenaire quand il a écrit Mourir à 30 ans, en 2006, sur son album Gibraltar.

Quelle plus grande pourvoyeuse de mort que la guerre? Avec son cortège de soldats et d'armes létales.

La guerre, Redstones la met en musique et en images. Le groupe de la région de Wissembourg et son chanteur William Matter, ancienne star de télécrochet, proposent The Soldier en 2017, dans leur premier clip signé par Manon Beauvais.

Les Colmaro-Strasbourgeois de Stellar Temple font parler les armes avec My Gun, sorti en 2016 sur leur album Domestic Monster. Ici en version live en 2017.

Et, à long terme, aucune armure ne peut protéger de la mort. Au contraire, si l'on en croit un chanteur alsacien...

Le Cernéen Claudio Capéo affirme qu'il va Mourir d'armure en 2018, dans son quatrième album
Tant que rien ne m'arrête.

Dans l'imaginaire morbide, il y a des personnages de choix : la créature de Frankenstein, le Golem, Dracula...

Les Mulhousiens de The Hook ont leur façon bien à eux de faire revivre, en 2020, le mythe du vampire, avec Surprise, you're dead.

A certains moment, le plus important est de savoir pourquoi l'on meurt ou pour qui. Voire par qui.

L'Alsacien Thomas Schoeffler Jr semblait avoir une idée sur le sujet en 2015, dans ce joyeux Jesus shot me down.

Pour les morts, la mort n'est plus un problème. "As-tu senti parfois que rien ne finissait? Plus immortel que moi mais je te suis de près..."

Guete Nàcht(Session)